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Inventer le post-musée

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C’est à une critique radicale du musée que s’attelle Françoise Vergès dans son essai Programme de désordre absolu : décoloniser le musée, dont le titre est emprunté à Frantz Fanon. Tout en dénonçant le tour de passe-passe rhétorique grâce auquel le musée gomme « les aspects conflictuels et criminels de son histoire […] en se présentant comme un dépôt de l’universel », l’autrice montre que la notion de propriété privée a réussi à rendre inaliénables des objets tout simplement pillés. « L’universalité du musée trouve ainsi son origine dans le vol », résume-t-elle, en prenant comme exemple le Musée du Louvre, dont les trésors ont été pillés à l’époque napoléonienne en Belgique, en Égypte, aux Pays-Bas ou en Italie. Tout en rendant hommage à des expositions telle que « Le modèle noir de Géricault à Matisse » organisée au Musée d’Orsay en 2019 ou à des actions militantes telles que celles du groupe « BP or not BP ? » (British Petroleum), qui avait occupé en 2022 le British Museum pour dénoncer un accord de mécénat avec le pétrolier – « moyen peu coûteux et efficace de redorer son image » –, l’essayiste appelle de ses vœux la construction de musées « sans objet » qui feraient la part belle à la diversité des récits et au patrimoine immatériel de régions avides de retrouver leurs racines, à l’instar de l’île de la Réunion dont elle est originaire.

Françoise Vergès, Programme de désordre absolu : décoloniser le musée, La Fabrique éditions, 281 p., 200 DH

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